La Sainte-Chapelle

Par Marianne Rapin.

Un petit séjour projeté à Paris : un vrai bonheur, un délassement et un changement d’air bienvenus. Je feuillette le Guide vert de la ville lumière (… toute publicité mise à part, c’est un excellent compagnon de voyage) afin de déterminer mon point de chute. Le choix se porte sur le 1er arrondissement, situé dans le cœur historique de la capitale, quartier mythique s’il en est, abritant entre autres le Palais du Louvre, la colonne Vendôme, le jardin des Tuileries, l’arc de triomphe, la Conciergerie et la Sainte-Chapelle.

La Sainte-Chapelle est édifiée sur l’île de la Cité, à la demande personnelle du roi Saint Louis, entre 1241 et 1248, pour y abriter les reliques de la Passion, notamment la Couronne d’Epines, la lance et l’éponge qui avait essuyé le sang et la sueur du Christ. L’intérieur de la Sainte-Chapelle ne contient plus aucune de ces richesses accumulées par Louis IX; dispersées à la Révolution, une partie d’entre elles se retrouve aujourd’hui dans le trésor de Notre-Dame ou à la Bibliothèque nationale. Attribuée à l’architecte Pierre de Montreuil, la Sainte-Chapelle est un modèle de transparence. Ses proportions sont considérées comme les plus parfaites que l’on connaisse dans l’art gothique : 36 m. de longueur, 17 m. de largeur et 33.25 m. de hauteur de flèche.

Palatine, elle appartient au type des chapelles privées royales, élevées sur deux niveaux. Le roi et ses familiers accèdent directement à la chapelle haute, la chapelle basse étant réservée au personnel du palais.

Lorsqu’on pénètre dans la chapelle basse, dédiée à la Vierge, on admire les murs décorés de douze médaillons, représentant les apôtres, ainsi que la voûte peinte d’un ciel étoilé. Mais quelle merveille lorsqu’on arrive dans la chapelle haute ! L’architecture gothique s’y révèle dans sa splendeur, à l’apogée de son art. La voûte semble flotter au dessus des verrières. Adossées aux colonnes, les statues des douze apôtres forment la décoration sculptée la plus importante, se mariant avec bonheur à un décor peint qui s’harmonise avec les vitraux.

Et ce sont ces vitraux, dont la beauté laisse sans voix, qui font la renommée de la Sainte-Chapelle. Parés de bleu, de rouge, d’or et de vert, ils reflètent les rayons du soleil et laissent entrer une lumière fantastique. Six cents mètres carrés de verrière – dont les deux tiers sont d’origine – offrent l’ensemble le plus complet de l’art du vitrail au XIIIe siècle. Ils racontent toute l’histoire de l’humanité, de sa création à la rédemption par le Christ, au travers de la Bible. La lecture des vitraux s’effectue de bas en haut et de gauche à droite et se divise en deux cycles : le premier est historique et relate les épisodes de la Genèse à l’Apocalypse, le deuxième est prophétique et consacré à Saint Jean le Baptiste, Saint Jean l’Evangéliste et aux livres des prophètes.

Ce qui force l’admiration, c’est cette clarté inhabituelle, qui transforme la chapelle haute en havre indescriptible de beauté – une image à jamais inscrite dans ma mémoire.

Petit conseil pour terminer : la Sainte-Chapelle étant située dans l’enceinte du Palais de Justice, n’oubliez pas que vous pouvez être soumis à un contrôle de gendarmerie, alors enlevez de vos sacs tout objet métallique.

Photo: wikimédia (licence CC by-sa)

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