Rameaux 2014 – billet d’un père à sa fille

Par Jean-François Habermacher, directeur des Cèdres, capitaine débutant et… papa!

 

Chère Lou,

Je me réjouis que tu aies choisi de confirmer aujourd’hui le sens de ton baptême. Qui rappelle, à chacune et chacun, croyant-e ou non, que ce qui se tient en amont, en aval et au cœur de nos vies, c’est une promesse de Vie et de Bonté. Cette promesse, tu le sais bien, n’est pas une évidence objective — ni non plus d’ailleurs, le point de vue inverse qui dirait que tout ce qui est vient de nulle part et va vers nulle part. Cette Promesse qui accompagne toute existence n’est cependant pas une promesse en l’air. Elle n’est pas sans effet. C’est une promesse solide, efficace, sur laquelle tu peux prendre appui. Si elle ne se prouve pas, elle peut cependant s’éprouver dans nos vies. Elle nous donne, par exemple, le courage de vivre, le courage d’être qui nous sommes. Elle donne l’élan dont nos vies ont besoin pour grandir et se développer avec confiance et espérance…

Un peu comme l’amour… Que voilà un mot usé et, pour certains, franchement ringard ! Mais s’il manquait à notre vocabulaire, à nos gestes et à nos vies, ne serions-nous pas amputés de quelque chose d’essentiel… ?

Que se passerait-il si nous n’étions pas aimés, si, dans ma vie d’enfant, d’ado, d’adulte, je n’avais pas déjà fait, l’expérience que j’étais aimé-e, vraiment et sincèrement ? On peut m’aimer parce qu’on me trouve belle, séduisante, intelligente, parce ce que je suis riche ou douée en sport ou à l’école. Mais on peut m’aimer sans « raison », simplement parce que je « suis qui je suis ». Je crois que Dieu nous aime un peu comme ça : pas parce que nous serions obéissants, gentils, appliqués, beaux, attirants ou intelligents, mais parce que nous sommes ses enfants… Il nous aime pour qui nous sommes, quels que soient nos talents, nos erreurs, nos capacités ou nos efforts de travers. Nos parents, ou les personnes avec lesquelles nous vivons, nous aiment parfois comme ça, sans raison, sans pourquoi… Dieu, c’est un peu comme des parents à l’amour décuplé, infini… Ce Dieu auquel je pense, je le vois aussi comme un Petit Soleil qui ne cesse de briller au fond de chaque cœur pour que le chemin de nos vies, malgré tout, demeure dans la lumière.

Chère Lou, je te souhaite – comme d’ailleurs à chacune et chacun de nous – de pouvoir te réchauffer à cette chaleur !

 

« Dieu, c’est aussi simple que le soleil. Le soleil ne nous demande pas de l’adorer. Il nous demande seulement de ne pas lui faire d’obstacle, de le laisser passer, de le laisser faire… » — Christian Bobin, Tout le monde est occupé

 

Image: wikimédia CC by

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