De nos jours, la place centrale de l’homme est fortement remise en cause. L’humain ne fait plus recette ou se trouve radicalement contesté. Une perspective anthropocentrique apparaît illusoire ou est dénoncée comme réductrice et idéaliste.
Cèdres Réflexion vous propose d’ouvrir ce dossier. Et vous invite à cinq procès, chacun focalisé sur une dimension où sont aujourd’hui en jeu des déplacements et des mutations touchant l’humain, son destin et ce à quoi il est appelé ou non.
Le procès intenté ici à l’homme est à la fois externe et interne. À l’externe : une immensité du cosmos et une évolution de l’univers et de la vie qui dépassent infiniment l’humain, le précèdent, le débordent, l’excèdent. L’homme, perdu dans le temps et dans l’espace, est une infime poussière stellaire, sans finalité ni orientation. À l’interne : un cerveau qui fonctionne comme une machine, certes complexe, mais qu’on peut influencer en direct, bio-nano-techniquement. À l’interface : des mutations où l’on peut – doit ou devrait – améliorer l’homme, l’« augmenter » comme disent les « posthumanistes », à coup de prothèses et d’implants high-tech, d’ingénierie bionique. Jusqu’où et comment ?
Cinq problématiques seront mises en discussion lors de chacune des cinq rencontres. La montée des spiritualités sans Dieu d’abord, contestant une transcendance extérieure et délaissant une intrigue inscrite au cœur de l’avènement de l’humain auquel chacun serait singulièrement appelé. Une avancée des savoirs et des techniques ensuite, tendant à montrer que l’humain n’est qu’une machine, réduisant du coup ce qu’on concevait comme esprit, volonté, conscience, décision, capacité propre d’assumer son destin. Des cosmologies aussi, qui considèrent l’être humain comme le résultat d’un hasard, provisoire, non assuré, et ne lui imputent aucun sens repérable à suivre ou à habiter. Un flottement généralisé des frontières encore, y compris celles du «genre», détachant les caractéristiques différenciées qui font l’humain de tout socle naturel et validant des constructions sociales variées, changeantes et de part en part culturelles.
Une présence enfin, de plus en plus forte, d’aides et manipulations apportées à l’humain, de l’extérieur, jusqu’à envisager de le transformer de fond en comble en homme bionique, reléguant par là même ce que la tradition a pensé en termes de métamorphose et de chemins intérieurs.
Des rencontres, sous forme de procès ou joutes oratoires, afin que les enjeux soient bien explicités et défendus, contradictoirement. Et avec, chaque fois, une décision finale donnée par le « tribunal » (public), et qui oriente, qu’elle soit ou non acceptée par tous…