Recension de François de Vargas, Chrétien quand même?, Ed. Ouverture, 2013 par Jacques Herman.
Un vrai coup de cœur pour ce remarquable petit ouvrage de François de Vargas dont le titre reflète parfaitement le contenu: «Chrétien quand même?»
Trois raisons précises président à l’enthousiasme du soussigné.
- D’abord le choix de l’auto-questionnement : compte tenu de ce qu’est le christianisme d’aujourd’hui et de ce qu’il fut au fil du temps, puis-je me considérer comme chrétien ?
- Ensuite l’articulation de ce questionnement à travers un survol magistral du christianisme dans le déroulement de la frise du temps avec une insistance particulière sur ses manifestations actuelles.
- Enfin, la limpidité, la sobriété, et la précision de l’écriture. Autant de qualités qui contrastent singulièrement avec toutes les bouteilles à l’encre théologiques plus porteuses de mots que d’idées.
François de Vargas articule son propos en trois parties.
La première s’intitule tout simplement «Est-ce que je partage les attentes de…?» et il se situe par rapport à Luther, aux premiers chrétiens, aux chrétiens des premiers conciles et, enfin, à ceux du début du 20e siècle.
La deuxième partie aborde la prière – sous l’éclairage éthique entre autres -, puis «ce que je ne crois pas» et enfin «ce que je ne sais pas».
La dernière a pour titre «Pourquoi je me dis quand même chrétien».
L’auteur note, in fine: «Aujourd’hui, je n’hésite pas à dire clairement ce que je ne peux pas croire et je pense que cela me permet d’avoir des convictions claires, même si elles sont différentes des chrétiens qui m’ont précédé».
La lecture de ce petit ouvrage lumineux et très finement ciselé, vraiment attachant, est un vrai régal.
Et puis, à travers les propos de François de Vargas, c’est chaque chrétien qui se trouve, d’une certaine manière, invité à répondre aux questions relatives à son propre positionnement théologique.
Avec la même clarté. Avec la même sincérité. Avec la même honnêteté intellectuelle. En son âme et conscience.