Témoignages

Les participant·es au programme 2024-2025 témoignent ici de ce que les lectures proposées leur ont apporté.

Marie Balmary, Ce lieu en nous que nous ne connaissons pas.
A la recherche du Royaume, Albin Michel, 2024

Membre du Club des Cèdres depuis 2022, je trouve le format des réunions, le rythme et l’intérêt des échanges, l’animation et l’atmosphère générale largement satisfaisants. En 2024, je participe pour la première fois à un groupe de travail, avec l’avantage qu’il est œcuménique. Nous partageons nos points de vue. Chacun perçoit des aspects différents. Nous nous enrichissons mutuellement. Nous avons encore bien des choses à nous dire, deux séances, c’est court.

Dans Ce lieu en nous que nous ne connaissons pas je retrouve la manière de raisonner de Marie Balmary découverte en 1993 dans La Divine Origine que je relis.

L’approche psychanalytique de l’autrice rend actuel les textes du Nouveau Testament bien connus, presque usés. En les démythifiant et les démythologisant, l’autrice sort du convenu. Avec finesse, elle en donne une lecture à frais nouveaux, faisant ressortir leur force régénérante, avec la relation en idée maîtresse. C’est passionnant.

Hugues de Lagarde

Ce que le livre de Marie Balmary m’a appris :

Le regard symbolique et les apports psychologiques ont vivifié les différents récits m’aidant à les habiter.
Une respiration s’est installée dans ces textes.

Quelques propos de ce livre continuent à me nourrir :

L’advenue de « Je », sujet-libre.
Différencier Moi-Je de Je, oblige un écart, un pas de côté. Ainsi l’advenue du «Je » en sans cesse devenir est transformation intérieure, silencieuse. Celle-ci rendant possible un « Nous » libéré de toute servitude ; ce «Nous» qui, selon Marie Balmary, participe de «ce lieu que nous ne connaissons pas».

Donner/recevoir-alliance entre deux sujets :
L’Eucharistie, ce « pain brisé et vin circulant », geste de confiance partagée dans un double mouvement de donner/recevoir est une manière d’être au monde sans idolâtrie, alliance entre deux sujets.

Au cœur de l’inconnaissable de cette mystérieuse origine que nous sommes, nous incombe l’étape finale, pourtant jamais atteinte durablement, du passage de l’enfant à celui de fils, libre et responsable.

Bilan :

La richesse des partages en grand groupe.
La formule de la préparation en petits groupes permet des échanges plus personnels, favorisant l’implication de chacun.

Geneviève Frei-Ramseier

Ce que la lecture de Marie Balmary m’a apporté :

Quoi ? d’abord d’heureuses et stimulantes retrouvailles avec les aventures et problématiques des traductions…retrouvailles également avec les dictionnaires longuement dormants, un vrai plaisir rappelant à mon bon souvenir scolaire du grec. Une nouvelle confirmation que les langues «mortes» doivent rester accessibles à l’enseignement obligatoire et préuniversitaire.

J’ai beaucoup apprécié l’approche de Marie Balmary, approches spirituelles et philosophiques qui me font penser à mon étonnement aux lectures de plaisanteries juives (!) par leurs logiques indépassables. Enfin j’ai surtout appris à me défaire de mes sentiments de culpabilité absorbés dès mes débuts de contacts avec l’enseignement de la religion. Il ne m‘est pas vraiment clair d’où ils viennent vraiment. Je n’ai que peu de souvenirs de moments précis qui pourraient être à l’origine de ces sentiments destructifs. La lecture personnelle, ensuite le travail des groupes qui échangent et commentent leur lecture individuelle et, finalement la discussion du plenum m’ont donné le temps nécessaire à une intégration plus complète des textes.

Marie Balmary s’est penchée sur les textes avec son savoir et son expérience de psychanalyste d’une manière semblable, étude individuelle et collective. Par conséquent j’ai eu l’occasion de profiter par cette «méthode» de la lecture par un nombre considérable de lecteurs et de co-lecteurs, une moisson riche par un partage riche. Le point de vue de la psychanalyse m’était nouveau et a demandé un certain temps afin d’être apprivoisé un peu. Comme j’avais lu peu avant un livre traitant de la Bible et de son développement du point de vue historique et sociologique, l’évolution de l’humanité à travers la Bible…, ce nouveau regard m’a encore ouvert l’horizon. J’ai beaucoup apprécié le choix de cet ouvrage de Balmary qui complète mes différentes lectures précédentes.

Je serais contente si mes partenaires de dialogue pouvaient partager mes expériences positives de ces soirées. Le fait que nous sommes tous d’horizons divers, d’attentes également diverses rend très intéressantes les interventions et procure de nouvelles pistes de réflexions. J’aimerais parfois avoir un moment de vive discussion, présentant des opinions divergentes, mais comme nous nous trouvons ici bien en Suisse, nous ne pouvons nous attendre à des échanges échauffés… ; ceci ne fait pas partie de nos manières de vivre !

Eva Brunisholz

Ce que la lecture de Marie Balmary m’a apporté :

C’est une première pour moi de participer à une lecture en groupe aussi nombreux, et j’ai apprécié la diversité des avis, l’originalité des observations et l’envie de partager, ainsi que la chaleur des relations entre les participants.

La lecture attentive du livre de Balmary a ouvert plein de nouvelles portes pour moi, je dirais même une porte à chaque chapitre abordé. Je me suis laissée surprendre par ces ouvertures qui m’ont vraiment accompagnée pendant ces derniers mois. Lors des célébrations de la messe, mon attention était bien plus profonde et plus « disponible » du fait des nouveaux éléments compris, ou en voie d’être compris. Mon regard sur les textes pourtant familiers a changé, et je me suis posé des questions sur ma façon « antérieure » de voir les choses. Ainsi le texte sur Marthe et Marie m’a remise en question : le besoin de perfection et le désir de la reconnaissance m’ont montré l’orgueil qui guette l’auteur(e) d’une « bonne action ». Tout comme pour le besoin de se mettre en avant et de se comparer aux autres. Comme femme, comme mère et comme amie, c’est important de rester simple et d’être soi-même, d’avoir des relations directes et honnêtes. L’expérience psychanalytique de Marie Balmary m’a fait aller vers la source, vers ce qui est « divin » en moi et que je sens pouvoir faire grandir, être capable d’écouter.

Le chapitre de l’Eucharistie que nous avons étudié en groupe était le plus complexe de ce livre, les échanges entre personnes de différentes confessions, âges et formations ont multiplié nos interrogations, nourri nos discussions et ont enrichi nos réflexions. Nous n’avons pas hésité à être francs les uns avec les autres. Et nous avons souvent ri ensemble.

Je suis heureuse d’avoir été invitée par Pierre-André à participer au groupe de lecture du Club des Cèdres, et d’avoir partagé ces moments avec Christophe : nous avons d’ailleurs souvent rediscuté certaines nuances, idées et visions dans notre quotidien.

Bien cordialement,

Cynthia Defago
Lausanne, le 21 mai 2025