Il faisait bleu, le ciel était beau
Et cette lumière, vive et douce à la fois des premiers rayons automnaux
Je contemplais le lac d’huile aux reflets lilas, des accents moirés vibrant à peine sous une brise aussi légère qu’un effleurement de doigts
Quelle paix…
Quelle douceur…
Mon Dieu que c’est beau !
J’ai allumé la radio.
Pourquoi ai-je allumé la radio ? Je ne sais pas…
Peut-être un espoir ?
J’ai entendu les nouvelles. Les mots ont giclé. Les mots, beaucoup de maux…
Des annonces comme des tirs de roquettes ont fait voler en éclat, beauté, calme et douceur.
Il faisait bleu, le ciel était beau, un lac d’huile…
La nuit le jour, un jour de nuit, là-bas quelque part, un autre regard…
Et le bleu à l’âme j’ai fermé les yeux.
Une brise légère comme un effleurement de doigts tout contre mon visage,
Juste un souffle…
L’écho des mots de Victor Hugo:
« Depuis six mille ans, la guerre plaît aux peuples querelleurs,
Et Dieu perd son temps à faire les étoiles et les fleurs. »
J’ai éteint la radio.
Je sais pourquoi.
Je suis partie écouter les fleurs…
— Michèlle