La Bible – traduction officielle liturgique

Recension par Jacques Herman

La traduction officielle liturgique, dernière version biblique en date en langue française, Editions Mame, Paris, 2013

Nous disposons aujourd’hui d’un choix assez important de versions bibliques en langue française: de Chouraqui à la Bible en français courant, en passant par la Jérusalem, les traductions de Darby, Crampon, Ostervald, Segond (1910, Colombe, NEG, NBS, Segond 21), la TOB et la Bible du Semeur. Certaines privilégient la traduction littérale (à des degrés divers), d’autres l’équivalence dynamique.

Quelques-unes se déclinent en deux éditions : l’une, à notes essentielles, l’autre, à notes intégrales. Ces dernières sont souvent qualifiées de « Bibles d’étude ».

La Traduction Officielle Liturgique (ci-après TOL), version la plus récente – puisque publiée voici quelques mois à peine – a été conçue dans une perspective particulière : la lecture à haute voix dans le contexte de la liturgie catholique romaine.

Le texte a été élaboré par la Commission épiscopale francophone pour les traductions liturgiques et approuvé par les évêques des Conférences épiscopales de France, de Belgique, du nord de l’Afrique, de Suisse, et du Canada ainsi que par l’archevêque du Luxembourg.

Il s’agit d’une traduction biblique complète pourvue d’un appareil de notes relatives à la traduction ; aucune note n’a un caractère théologique, contrairement à la TOB (édition avec les notes intégrales), à l’édition dite « Major » de la Bible de Jérusalem ou à la version d’étude (à caractère évangélique) de la Bible du Semeur.

La TOL a été conçue à partir d’une double affirmation : d’une part, la Bible est la source principale de la liturgie et, d’autre part, la liturgie est le plus important milieu porteur de la Bible. Ces assertions font l’objet d’un développement particulier dans l’introduction générale du volume.

Une première version de la TOL avait déjà paru en 1993, avec la traduction complète du Nouveau Testament, mais seuls des extraits de l’Ancien Testament avaient été publiés, soit 4.000 versets sur quelque 25.000.

Le texte biblique intégral qui nous est proposé aujourd’hui a nécessité près de 17 ans de travail et la collaboration de 70 exégètes, hymnographes, hommes et femmes de lettres, soucieux d’établir une traduction scientifique, à la fois fidèle aux sources et destinée à la lecture autant qu’à l’écoute. Une attention toute particulière a été exercée par les traducteurs concernant toutes les ambiguïtés sonores qui peuvent se manifester lorsque les textes bibliques sont lus dans le cadre liturgique.

Les exemples de ces ambiguïtés abondent. Un document relatif à cette version biblique illustre clairement cette volonté de traquer le contresens: « Il a bâti l’autel » ou « Il abattit l’autel » ? Ou encore « Dieu l’a fait péché pour nous (2 Co 5,21) , ce qui ne se différencie en rien, à l’écoute, de « Dieu l’a fait pécher ». Dans ce cas, la TOL contourne la difficulté par une périphrase : « Il l’a identifié au péché ». La TOL préfère aussi se référer aux « livres des martyrs d’Israël » plutôt qu’aux « livres des Maccabées », ce qui semble assez évident dans le cadre de funérailles.

L’ordre des livres bibliques dans la TOL est identique à celui de la Bible de Jérusalem : il reproduit la liste du Concile de Trente à l’exception des livres des Martyrs (Maccabées) qui figurent à la fin des livres historiques.

Cinq cartes en noir et blanc figurent en fin de volume. Aucun index, aucun glossaire, aucun tableau chronologique.