La vie est une cathédrale de mots…

La vie est une cathédrale de mots, de mots qui charrient avec eux leur lot de maux…

Il est des situations de l’existence où nous nous passons fort bien de mots. Allez demander à des amoureux éblouis de disserter sur l’amour… ! Et d’autres moments de la vie où nous serions perdus sans mots, dès qu’il s’agit de partager ce qui nous habite, nos craintes, nos joies, les événements heureux et malheureux, ce qui nous a fait courber l’échine ou nous redresser et nous tenir debout… Nécessité fragile des mots… Dans leur ambivalence même, ils construisent nos existences, pour le meilleur et parfois le pire…

En irait-il autrement du langage théologique et spirituel, du langage de la foi… ? Sans mots, la foi se mure dans le silence et frise l’autisme. Mais avec trop de mots, elle se mue en parlote et en bavardage.

Saurons-nous trouver la juste ration de mots, le viatique qui rend possible le voyage, un peu comme jadis la manne rendit possible au peuple hébreu la traversée du désert, la marche vers la terre promise…

Deux chansons disent, je crois, des choses fortes sur l’ambiguïté et la banalisation des mots, sur leur force et leur impuissance à dire l’essentiel aussi… Un essentiel qui se tient toujours à l’écart du langage, toujours en retrait, dans la présence ineffable et pourtant donnée de ce qui est…

Entre humour lucide, un brin cynique et tendresse désemparée, Jacques Brel et Alain Bashung nous entraînent dans la valse de leurs mots…

À suivre…