Une vie bouleversée – parole de vie… – semaine 21

Etty Hillesum (15 janvier 1914, déportée et décédée à Auschwitz, en novembre (?) 1943)
Une vie bouleversée, Seuil, 1985

«Et je me sens imbriquée dans la vie qui est grande, bonne, passionnante, éternelle, et à s’accorder tant d’importance à soi-même, à s’agiter et à se débattre, on passe à côté de ce grand, de ce puissant et éternel courant qu’est la vie.» (p.90)

«Je trouve la vie belle, digne d’être vécue et riche de sens. En dépit de tout. Cela ne veut pas dire qu’on se maintienne toujours sur les sommets et dans de pieuses pensées. On peut être brisée de fatigue, d’avoir longtemps marché, d’avoir passé des heures à faire la queue, mais cela aussi c’est la vie – et quelque part en vous, il y a quelque chose qui ne vous quittera plus jamais.» (p.143)

«La vie est belle et pleine de sens dans son absurdité, pour peu que l’on sache y ménager une place pour tout et la porter tout entière en soi dans son unité; alors la vie d’une manière ou d’une autre, forme un ensemble parfait.» (p.149)

«C’est peut-être l’expression la plus parfaite de mon sentiment de la vie: je me recueille en moi-même. Et ce «moi-même», cette couche la plus profonde et la plus riche en moi où je me recueille, je l’appelle «Dieu» (p.207). […] De fait, ma vie n’est qu’une perpétuelle écoute «au-dedans» de moi-même, des autres, de Dieu… A vrai dire, c’est plutôt Dieu en moi qui est à l’écoute.» (p.208).